L'éloge de la lenteur



À l’approche de l’été, une étrange frénésie semble gagner le monde. Les jours, comme emportés par un courant rapide, s’accélèrent, et chacun s’affaire à cocher des listes interminables. Pourtant, la lenteur a ses vertus. Elle nous invite à savourer l’instant, à réfléchir avant d’agir, à cultiver une présence plus attentive. La précipitation n’est jamais bonne conseillère : elle brouille les esprits et nous éloigne de l’essentiel. Et si, cette année, au lieu de céder à l’effervescence de juin, nous choisissions d’honorer la douceur du temps qui passe ? La lenteur n’est pas un retard, mais un luxe : celui d’un regard posé, d’une décision mûrie, d’un cœur en paix avant le grand départ. Prenons le temps, car c’est lui qui nous façonne. Il y a juste quelques jours j'ai relu cette poésie "l'éloge de la lenteur" écrite il y a sept ans... 

Dans la furie du temps, le tourbillon sans cesse, 
Des fausses priorités, de l’émoi, des promesses, 
Des esprits tourmentés, fourbus par la vitesse, 
Obsédés par l’Avoir, brisés par la tristesse, 

L’ennui s’est répandu comme la poudre à canon,
Le malheur est partout, il hante les maisons, 
Il explose et jaillit, il casse et il détruit, 
Les espoirs et les rêves et le goût de la vie. 

Ô lenteur salutaire qui vient nous réveiller, 
Nous réapprendre à vivre, à voir et à aimer, 
A privilégier l’Etre, l’écoute et la pensée. 

Règne enfin dans ce monde qui est si tourmenté, 
Pour combattre ce mal, si sournois et nuisible, 
Qui balaye les êtres et les rends invisibles.




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