Marcel Le Hir, un poète engagé aux côtés des plus pauvres
Récemment j'ai revu Marcel Le Hir et nous avons longuement parlé de poésie, de la situation de notre pays, de nos expériences et de nos rencontres.
Ce fût un moment très agréable, de grande Amitié où j’ai été marqué par la délicatesse de son écoute, la justesse de son analyse, et l'épaisseur de sa réflexion. De vrais convictions ancrées et vécues...
J'ai connu Marcel il y a quelques années alors qu'il participait au conseil d’administration du mouvement ATD Quart Monde France. Marcel est un militant Quart Monde qui a vécu des situations difficiles. Il en a tiré une intelligence, une sagesse et une force communicative. Au cours de ces conseils d'administration, il préparait avec soin par écrit ses interventions. A chacune de ses prises de paroles, nous étions touchés. Ses analyses, son regard, sa sensibilité et ses convictions apportaient beaucoup de richesses à nos échanges.
Ce fût un moment très agréable, de grande Amitié où j’ai été marqué par la délicatesse de son écoute, la justesse de son analyse, et l'épaisseur de sa réflexion. De vrais convictions ancrées et vécues...
J'ai connu Marcel il y a quelques années alors qu'il participait au conseil d’administration du mouvement ATD Quart Monde France. Marcel est un militant Quart Monde qui a vécu des situations difficiles. Il en a tiré une intelligence, une sagesse et une force communicative. Au cours de ces conseils d'administration, il préparait avec soin par écrit ses interventions. A chacune de ses prises de paroles, nous étions touchés. Ses analyses, son regard, sa sensibilité et ses convictions apportaient beaucoup de richesses à nos échanges.
J’ai eu la chance de le connaître
et de découvrir sa poésie et ses grandes facilités pour écrire. De son histoire, il a publié un livre poignant « Ceux des baraquements » publié aux Editions Quart Monde en 2005.
A l’occasion de la journée
mondiale de lutte contre la misère – le 17 octobre 2017 – qui marquait les 60 ans de l'histoire d'ATD Quart Monde, nous nous étions retrouvés et nous avions parlés et nous nous étions rendus compte que nous partagions le goût de la poésie. Régulièrement, nous échangeons et nous nous parlons...
Parmi les très nombreux écrits qu’il
a publiés, son témoignage à l’occasion
du 17 octobre 2015 reste d’une très grande actualité. Le voici :
« Il y a 50 ans, je n'étais
qu'un enfant de 14 ans et je ne connaissais pas ce qu’était le 17 octobre. Mais
une chose est sûre, enfant, je savais déjà ce que c'était la misère, se battre
pour manger, faire les poubelles, le jugement de l'autre par le regard, le
rejet de la société.
Mon combat de l'époque est encore
d'actualité aujourd'hui, sauf que je suis devenu adulte et que je n'ai plus
honte de mon passé. C'est plutôt un repère pour que nos enfants ne connaissent
pas cela. Je suis devenu un homme debout, grâce à l'écoute, la compréhension et
l'amitié. Mon expérience me fait dire que seul on ne peut rien, qu’on a besoin
de l'autre pour s'en sortir.
Un homme, un jour, s'est levé
pour combattre la misère. Cet homme c'était Joseph Wresinski. Il a créé le
Mouvement ATD Quart Monde et ensuite, le 17 octobre est devenu la Journée
Mondiale du refus de la Misère.
Misère ! Un mot à lui seul qui
fait peur et dérange, surtout les grands de ce monde et la société toute
entière. Nous qui sommes sensibles à la misère de l’autre, nous devons nous
unir avec l'expérience des plus pauvres pour une société plus juste. Nous avons
une mission, ne laisser personne sur le bord de la route, quel qu'il soit, car
la misère n'a pas de couleur. Ne comptons pas nos heures données aux
associations, la misère n'attend pas, elle progresse. Aucun diplôme n'est exigé
pour être solidaire de ceux qui souffrent, simplement de se mettre à leur
hauteur pour les comprendre, pouvoir leur redonner leur dignité d'homme et de
femme faisant partie intégrale de la société.
Pour cela, il y a une condition
importante, il faut un temps d'écoute de cette société et des pouvoirs publics
pour changer le regard.
Ce 17 octobre doit être
l’occasion de dire d'une seule voix que la misère est encore bien ancrée sous
toutes ses formes et qu'il faut sans cesse avertir les pouvoirs publics que ce
n’est pas une fatalité.
Le jour où on reconnaitra les
pauvres comme des personnes à part entière, ils se libéreront de tout ce qui
les empêche de vivre librement, c'est-à-dire la peur, l'égoïsme de l'autre,
l'anxiété, leurs souffrances émotionnelles et physiques, tout ce qui mine leur
énergie.
Aujourd'hui on a l’occasion,
comme tous les ans, de dire, même après tant de souffrance, tant d'échecs et
d'affronts, de crier que la misère doit être vaincue.
Une journée n'est pas assez pour
vaincre la misère mais elle est nécessaire pour faire bouger l'humanité, c'est
cela l'esprit du 17 octobre : construire une société sans
laisser personne de côté, avec la participation de tous, en remettant l'égalité
et la fraternité au cœur de notre société ».
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