Guillaume Appolinaire,
Les Colchiques
Guillaume Apollinaire (Wilhelm de Kostrowitzky) est l’un des plus grands poètes français du début du XXe siècle, auteur notamment du « Pont Mirabeau » et d’autres poèmes qui ont fait l'objet de plusieurs adaptations en chanson. Il écrit également des nouvelles et des romans érotiques. Il pratique le calligramme (terme de son invention désignant ses poèmes écrits en forme de dessins et non de forme classique en vers et strophes). Il fréquente Picasso, le Douanier Rousseau et contribue à faire connaître le « cubisme » et le « surréalisme ». Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris et son nom est citée sur les plaques commémoratives du Panthéon de Paris dans la liste des écrivains morts sous les drapeaux pendant la première guerre mondiale
Les Colchiques
Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Les colchiques couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne
Les enfants de l'école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément
Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne.
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