Guillaume Appolinaire, 

A Mademoiselle Marie Laurencin




Guillaume Apollinaire (Wilhelm de Kostrowitzky) est l’un des plus grands poètes français du début du XXe siècle, auteur notamment du « Pont Mirabeau » et d’autres poèmes qui ont fait l'objet de plusieurs adaptations en chanson. Il écrit également des nouvelles et des romans érotiques. Il pratique le calligramme (terme de son invention désignant ses poèmes écrits en forme de dessins et non de forme classique en vers et strophes). Il  fréquente Picasso, le Douanier Rousseau  et contribue à faire connaître le « cubisme » et le « surréalisme ». Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris et son nom est citée sur les plaques commémoratives du Panthéon de Paris dans la liste des écrivains morts sous les drapeaux pendant la première guerre mondiale




À Mademoiselle Marie Laurencin.

Frôlée par les ombres des morts
Sur l'herbe où le jour s'exténue
L'arlequine s'est mise nue
Et dans l'étang mire son corps

Un charlatan crépusculaire
Vante les tours que l'on va faire
Le ciel sans teinte est constellé
D'astres pâles comme du lait

Sur les tréteaux l'arlequin blême
Salue d'abord les spectateurs
Des sorciers venus de Bohême
Quelques fées et les enchanteurs

Ayant décroché une étoile
Il la manie à bras tendu
Tandis que des pieds un pendu
Sonne en mesure les cymbales

L'aveugle berce un bel enfant
La biche passe avec ses faons
Le nain regarde d'un air triste
Grandir l'arlequin trismégiste.



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